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Fin des chaudières à mazout en Belgique : où en sommes-nous ?

23 janvier 2025
Si la Flandre et Bruxelles imposent déjà des interdictions strictes, la Wallonie adopte une approche plus nuancée.

La Belgique amorce une transition énergétique ambitieuse en visant la suppression progressive des chaudières à mazout. Si la Flandre et Bruxelles imposent déjà des interdictions strictes, la Wallonie adopte une approche plus nuancée. Découvrez les enjeux et les perspectives régionales autour de ce sujet clé.

Pourquoi une transition énergétique est nécessaire ?

Encore utilisé par près d’un ménage belge sur six, le chauffage au mazout est une source majeure d’émissions de gaz à effet de serre. À lui seul, il est responsable de 40 % des émissions liées au chauffage résidentiel. Face à l’urgence climatique, la Belgique a décidé de bannir progressivement cette solution énergétique en déployant des stratégies adaptées à chaque région.

La Flandre et Bruxelles : des mesures déjà en place

En Flandre, la législation interdit depuis le 1er janvier 2022 l’installation de nouvelles chaudières au mazout, sauf en cas d’impossibilité de raccordement au gaz. Dans ces situations, des alternatives comme le propane ou les pompes à chaleur sont privilégiées. Une interdiction totale de la vente des chaudières au mazout est prévue pour 2035.

À Bruxelles, une interdiction similaire prendra effet dès le 1er juin 2025, rendant illégale la vente de nouvelles chaudières au mazout. Actuellement, 10 à 14 % des logements bruxellois utilisent encore ce type de chauffage, nécessitant une transition rapide et bien planifiée.

En Wallonie, une transition plus complexe

Avec près de 50 % des habitations chauffées au mazout, la Wallonie est la région belge la plus dépendante de cette énergie. Cette situation s’explique par une faible couverture en gaz naturel (43 % des bâtiments, contre 93 % en Flandre), particulièrement dans les zones rurales.

Le Plan Air Climat Énergie (PACE) initialement prévu prévoyait :

  • À partir du 1er mars 2025 : interdiction d’installer des chaudières au mazout ou au charbon dans les bâtiments neufs.
  • À partir du 1er janvier 2026 : interdiction de remplacer les chaudières existantes par de nouvelles.

Cependant, ces échéances ont été reportées, comme annoncé en décembre dernier par la ministre régionale de l’Énergie, Cécile Neven. Selon elle, ces interdictions ne sont pas réalistes en l’état : « Une interdiction pure et dure, sans alternatives viables, n’aura aucun effet sur le terrain. »

Un report différencié selon les bâtiments concernés

Le report des interdictions sera modulé selon les types de bâtiments :

  • Bâtiments neufs : Bien isolés, ces habitations pourront adopter plus facilement des alternatives comme les pompes à chaleur. Le délai supplémentaire devrait être limité.
  • Bâtiments existants : En revanche, les habitations wallonnes affichent des performances énergétiques globalement faibles, ce qui complique l’adoption rapide d’une nouvelle réglementation.

Des consultations avec le secteur sont en cours, et une version révisée de la législation est attendue d’ici fin 2025.

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